L’auto à hydrogène roulera au Québec

22 janvier 2018

L’auto à hydrogène roulera au Québec

Le Québec deviendra cette année le banc d’essai canadien pour les véhicules à hydrogène de Toyota, a appris Le Journal.

Le gouvernement, par le biais de l’organisme Transition énergétique Québec, souhaite voir rouler une cinquantaine de voitures à hydrogène dans le cadre d’un projet pilote.

À l’ouverture officielle du Salon international de l’auto de Montréal jeudi, le géant Toyota présentera sa nouvelle Mirai (qui signifie « avenir » en japonais), une berline propulsée à l’hydrogène.

Le ministre des Ressources naturelles, Pierre Moreau, sera sur place. Son bureau a refusé de donner plus de détails sur le projet pilote dont l’annonce devait avoir lieu jeudi, mais qui aurait été reportée. Par contre, on sait qu’aucun fonds public ne serait nécessaire pour l’instant.

Il n’a toutefois pas caché son intérêt pour cette source d’énergie propre. « Je suis d’avis que tout comme l’électricité, l’utilisation de l’hydrogène sera bénéfique pour l’environnement et l’économie du Québec », a confié M. Moreau.

Rarement discutée sur la place publique, l’hypothèse de l’hydrogène est toutefois bien présente dans la Politique énergétique 2030 que le gouvernement a déposée en 2016.

Où faire le plein ?

Actuellement, il est quasi impossible de faire le plein d’hydrogène au Québec, où il n’existe que deux stations :

  • L’Institut de recherche sur l’hydrogène à l’Université du Québec à Trois-Rivières, où se trouve une chaire de recherche.
  • Toyota a sa propre station d’hydrogène à son centre administratif de Brossard.

À Québec

C’est toutefois dans la région de la Capitale-Nationale, où il n’existe aucune station du genre, que Québec et Toyota se sont entendus pour déployer le projet pilote.

Des discussions sont toutefois en cours entre le fabricant japonais et d’autres partenaires pour étendre le réseau de stations à hydrogène à la grandeur du Québec.

Les 50 véhicules à hydrogène seront à usage commercial exclusivement dans le cadre du projet pilote et non pas destinés à la vente aux consommateurs.

Mais le gouvernement souhaite attirer d’autres fabricants de ce type de voiture qui ne produit que de la vapeur d’eau.

Le Québec, avec ses surplus d’électricité, pourrait devenir un producteur d’hydrogène propre grâce à son hydroélectricité.

Selon une source, Hydro-Québec pourrait être appelée à jouer un rôle, soit à titre de producteur, soit à titre de partenaire avec des producteurs privés.

En 2014, le rapport du physicien Normand Mousseau et de Roger Lanoue soulignait qu’avec ses surplus en électricité, le Québec était bien placé pour devenir un important producteur d’hydrogène.

Le ministre Pierre Moreau a préféré ne pas commenter cet aspect « pour l’instant » tout en reconnaissant que l’hydrogène a sa place dans la transition énergétique au Québec.

« Les solutions aux défis environnementaux ne se trouveront pas du jour au lendemain, mais je suis convaincu que l’hydrogène fait partie de la solution », a soutenu le ministre.

Porte d’entrée

Cinquante pour cent des véhicules électriques ou hybrides vendus par Toyota au Canada le sont au Québec. Le géant japonais, avec sa Prius Prime entièrement électrique, a vendu plus de voitures au Québec depuis juin que ce qu’il avait prévu.

Devant ces résultats encourageants, la maison mère a autorisé la vente de la Prius Prime à la grandeur du Canada. Toyota souhaiterait reproduire le même scénario avec sa Mirai à hydrogène.

– Avec Antoine Robitaille

Toyota Mirai

  • Berline 4 places
  • Autonomie: 480 KM
  • Vitesse de pointe: 170 km/h
  • Temps de remplissage des réservoirs de la pile à hydrogène: 5 minutes
  • Accélération de 0 à 100 km/h: 9,4 secondes
  • Adaptée aux hivers québécois

Dans la Politique énergétique 2030, le gouvernement Couillard prévoyait d’« accompagner les ménages et les entreprises qui feront le choix d’acquérir un véhicule neuf électrique ou à faible empreinte carbone, y compris les véhicules à hydrogène dont la mise en marché se profile à l’horizon ». On prévoyait aussi dans la politique de « mettre en place un projet pilote de stations multicarburants [essence, biocarburants, gaz naturel, propane, électricité, hydrogène] et l’étendre à l’échelle du Québec d’ici à 2030 ».